Samedi 21 avril 2001

Santorin

Santorin

Restaurant Vulcano

Acrotiri

Restaurant Thalami

Pyrgos

Musée Archéologique

Théra

Oia

Hotel Daedalos


Un nouveau jour se lève sur la Caldera (ou caldeira — partie centrale effondrée d'un volcan). Il perce à peine la couverture nuageuse. Nous sommes perchés sur les hauteurs de l'antique Thera, cette île des Cyclades que l'on appelle aujourd'hui Santorin (Sainte Irini, Sainte Irène). C'est une île volcanique, formée de laves et de cendres, porteuse de sols extrêmement fertiles.

Belle végétation, paysages idylliques, terre propice à l'éclosion d'une civilisation unique. Ici on parle d'Atlantide. Théra ne serait que l'îlot émergé d'un monde disparu qui hante les mémoires. Platon l'évoque dans ses écrits. On y plantait la vigne, les céréales, les arbres fruitiers. La société brillante érigeait ses palais en terrasse, créait des parures élégantes, de la vaisselle peinte, des bijoux ciselés. Le luxe s'étalait. Théocratie soumise à un roi-prètre ou à une déesse-mère ? Il semble qu'y régnait l'égalité des sexes. Telle que nous la voyons dans ses vestiges splendides, cette civilisation nous fascine encore.

"Trois îles : Santorin - la plus grande en forme de croissant -, Aspronisi - la plus petite - et Thérasia dessinent un cercle discontinu autour de la caldeira, le cœur du volcan envahi par la mer et partiellement occupé par deux îlots : Paléa et Néa Kaïméni, la Vieille et la Nouvelle brûlée. Formant les bords du cratère, des falaises dominant la mer de près de deux cents mètres offrent un cadre grandiose aux villages établis sur les couches de lave et de téphra, les cendres volcaniques. Le terroir est sec, mais point stérile. Il fut exploité pendant des générations selon des techniques héritées de l'Antiquité. Joseph Pitton de Tournefort admirait encore au XVIIIe siècle le travail des paysans de Santorin qui "ont fait un verger de la plus ingrate terre du monde". A côté des figuiers et des céréales, le botaniste notait l'omniprésence de la vigne, "cultivée comme en Provence", c'est-à-dire "les ceps relevés en manière de réchaud" et produisant "un vin violent, plein d'esprits"." Extrait de la présentation de l'île par Hervé Duchêne de l'Université de Bourgogne.

 

Cette civilisation a laissé dernière elle des traces prestigieuses. Le site d'Acrotiri nous en restitue quelques-unes. Le professeur Marinatos commença les fouilles en 1967. Il lie la destruction de la ville au tremblement de terre (1500 ans avant J.-C.), puis à l'éruption du volcan Thera qui aurait détruit non seulement Acrotiri, mais toute la Crète minoenne.

L'éruption aurait provoqué d'énormes vagues (des tsunamis) recouvrant de laves et de cendres les rues et les palais. Auparavant, l'un des budistes, Gérard Lauvergeon, nous présentait l'histoire de ce volcan de façon lumineuse et précise. Chaos, chavirement, explosion, destruction. Bruit et fureur des temps lointains. Aujourd'hui, le volcan endormi nous paraît si tranquille ! troublante sérénité promise à quels réveils ?

Le village de Pyrgos est un parfait exemple de village cycladique fortifié. Ses rues suivent les découpes de la colline et encerclent le village comme des ceintures. La ligne externe des maisons constitue une fortification. Pyrgos est l'un des plus grands villages de Santorin. Du sommet de la colline, il offre une belle vue sur l'ensemble de l'île. Malgré le tremblement de terre de 1956, qui fit des ravages, il conserve encore certaines maisons anciennes (XVIIème et XVIIIème siècles).

Depuis Pyrgos, il est possible de voir le monastère du Prophète Elias, situé sur le plus haut sommet de l'île (584 m)

Le musée archéologique de Théra abrite des collections provenant de l'Ancienne Thera, d'Acrotiri ou d'ailleurs : amphores, grandes jarres, statuettes féminines, objets divers, dont un cervidé de bronze doré, emplissent les vitrines de ce petit musée. Une partie des fresques d'Acrotiri, auparavant visibles au musée archéologique d'Athènes, est maintenant exposée à Théra. La célèbre "fresque du printemps" le sera bientôt.

Temps libre à Thera, la capitale de l'île. C'est un gros bourg de 2 à 3 000 habitants, accroché à la falaise. Les maisons blanches à terrasses colorées, les coupoles des chapelles fleurissent au milieu des poteaux électriques.

Pause déjeuner au Restaurant Vulcano de Théra, perché sur l'impressionnante falaise qui plonge dans la mer

 

Oia est considéré comme le plus beau village de l'île, avec ses ruelles pittoresques, flanquées de nombreux bars, de restaurants et de commerces. Ses bijouteries clinquantes côtoient de paisibles maisons adorablement peintes. De petites chapelles inscrivent leurs dômes bleus sous la voûte céleste.

Son coucher de soleil est une merveille incontournable! Hélas, le ciel gris-noir, le vent fort perlé de gouttes froides nous ramène dans l'antre rassurant de la Taverne Thalami, à Oia, où nous dînons.


Enfin, sous le mauvais temps persistant, nous rejoignons l'Hôtel Dedalos à Théra.


À propos de l'éruption du volcan et du mythe de l'Atlantide, vous pouvez consulter le site de Dominique Decobecq et plus généralement sur Santorin, celui, très complet, de Tom Pfeifer (en anglais).


©cviviani