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5. Isabelle et Élizabeth

 

De sombres nuages s’accumulent sur l’Italie : après une période de prospérité tranquille qui correspond à la première partie du règne d’Isabelle, les guerres reprennent. L’ennemi est le roi de France, en la personne de CHARLES VIII : celui -ci veut faire valoir ses droits héréditaires sur la couronne de Naples. Première province italienne concernée : le Milanais. François de Gonzague pense que son épouse pourrait sonder les intentions de Ludovic le More, son beau-frère. Isabelle arrive à Milan accompagnée de son père. Elle s’est endettée pour éblouir la cour de Milan : Isabelle ou de la séduction comme arme politique.

C’est le moment où le cardinal Rodrigue Borgia devient pape, sous le nom d’Alexandre VI, Au printemps 1493, la duchesse d’Urbino soigne sa mélancolie près de son amie Isabelle qui vient de lui prodiguer de bons conseils : “Par affection, il faut que je vous rappelle une chose… contraignez-vous à prendre régulièrement de l’exercice, à pied ou à cheval et mêlez-vous à des conversations agréables. C’est par ce moyen que l’on chasse la mélancolie et le chagrin qui peuvent parvenir des troubles de l’âme aussi bien que du corps…” Elle ne savait rien de la vie privée de sa tendre Elizabeth. Elle saura plus tard, à son intense stupéfaction, quand le pape parlera annulation de leur mariage, que son amie a vécu avec son mari Guidobaldo, dans la plus stricte chasteté, avec un homme “inapte aux choses du mariage“ comme l’on disait alors dans un bel euphémisme. Elle ne savait pas que cette situation inédite avait développé entre les deux époux une amitié parfaite, un amour sublimé qui leur convenait, au point de préférer l’exil à toute séparation. Ils adoptèrent le neveu de Guido, Francesco della Rovere, apparenté au futur pape Jules II, successeur de Alexandre VI.

 

 

En cette année 1493, c’est encore le temps de l’insouciance pour Isabelle que le doge invite aux épousailles de Venise avec la mer. Émerveillement et réception solennelle pour l’épouse du condottiere de Venise qui prend le temps de rencontrer Giovanni Bellini (beau-frère de Mantegna). Les exigences d’Isabelle qui impose au peintre ses sujets allégoriques préférés, ne favorisent pas leur bonne entente.

1493, Isabelle perd sa mère Éleonore et met au monde une fille du même nom. Douleur et choc pour Isabelle qui adorait sa mère et déception de n’avoir pas mis au monde, un fils… Jamais elle n’aura pour sa fille la tendresse qu’elle manifestera pour son fils Frédéric, né 7 ans plus tard.

ISABELLE D’ESTE - 5. Isabelle et Élizabeth

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