À gauche en bas : nous sommes en Bretagne : le prince met pied à terre. C'est sa première rencontre avec sa fiancée. Ils se font, face couple enchanté, tous deux unis dans la même blondeur et l'intensité des regards. Une lumière chaude comme née du palais vénitien les baigne dans une atmosphère de rêve.
À droite en bas, c'est l'adieu d'Ursule à ses parents. Tendresse du geste paternel, visage douloureux de la mère qui essuie ses larmes. La multitude les entoure, les cerne, les admire et les chante : les trompettes sonnent et accompagnent leur départ en pèlerinage. C'est encore Venise rêvée et reconstituée. La grande maison crénelée sur la droite semble s'insérer au milieu des palais du Grand Canal. Les barques, les palais, le pont typique, les oriflammes, les fenêtres géminées, la délicate architecture de la cité lagunaire nous montrent encore Venise.
Au fond de la toile, les fiancés embarquent ils prennent la mer comme Tristan et Iseut, les amants de la légende médiévale écrite à l'époque de Jacques de Voragine. Mais ils ne boiront pas le philtre de l'amour humain, l'amour passion; ils boiront le calice de l'amour divin jusqu'à la lie, jusqu'au sacrifice de leur vie.