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Sanseverina - Maria Casares
dans le film de
Claude Autant Lara
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Cest cette sorte damour qui imprègne les pages de la Chartreuse de Parme. A lorigine un vieux manuscrit, la vie aventureuse dAlexandre Farnèse, le futur pape Paul III. Il y puisera les éléments de son chef duvre romanesque quil écrira en sept semaines à Paris, de novembre à décembre 1838. Il y fait revivre les souvenirs lumineux de sa chère Italie du temps quil était officier des dragons et quil aimait linsensible Angela Pietragrua. Stendhal nous raconte lhistoire de Fabrice del Dongo, sorte dalter ego romanesque, né de mère italienne et de père français. Les deux héroïnes, peintes dans ce roman, empruntent leurs visages, leur caractère, leur charme à toutes les femmes quil a aimées sur la terre italienne, source de ses amours les plus vives. Angela, Métilde, Giulia revivent sous les traits de Clelia Cont et de Gina, la Sanseverina : figures voluptueuses et idéales comme il les voit sur les toiles du Corrège, de Raphaël et de Guido Réni. Pour nous elles sont inoubliables. Ce congé parisien trois mois qui durent trois ans jusquen 1841 a permis cet exploit. Dans la fièvre, il dicte chaque jour 22 à 24 pages dans une improvisation géniale.
Quant à la Chartreuse, ce couvent, qui donne son titre au roman, (aujourdhui située à 4 kilomètres au Nord-Est de Parme), il nest pas un monument particulièrement apprécié de Stendhal. Mais le Consul de France brouillé avec la police autrichienne, ne pouvait situer laction de son roman, dans la Lombardie-Vénétie, état satellite de lEmpire austro-hongrois. Cette puissance autrichienne qu'il déteste, nous la trouvons symbolisée, dans son roman, par la Tour Farnèse, ce monument purement imaginaire que Stendhal installe en plein cur de la ville de Parme. Dans cette tour fantastique vit Clelia, la fille du gouverneur qui prend le cur de Fabrice del Dongo. Clelia aime Fabrice, lui-même adoré de sa tante la Duchesse, La Sanseverina. Celle-ci aime son neveu dune passion extrême par delà le bien et le mal. Cest une figure troublante au charme incomparable, comme la musique et la grâce allègre de la prose stendhalienne.
Cette uvre provoqua lenthousiasme de Balzac qui cria au génie il fut lun des rares contemporains de Stendhal à lapprécier il lui écrit : Ah ! cest beau comme litalien et si Machiavel écrivait de nos jours, un roman, ce serait la Chartreuse. Vous avez expliqué lâme de lItalie. Quel hommage !
Après cela en août 1841, Stendhal peut regagner le rivage solitaire de Civita-Vecchia, maudire le sort, les malaises de lâge, la vieillesse ennemie
Lutter contre lennui. Il peut encore connaître des oasis dans ce désert de vie, séprendre dune belle romaine quil baptise Earline, nouer une amitié avec le peintre suisse Abraham Constantin. Il peut sintéresser aux fouilles étrusques avec larchéologue Donato Bucci, son ami, et puis écrire, écrire pour se sentir vivant : le portrait dune femme affranchie, libérée dirions-nous Lamiel, peinture inachevée. Le temps presse, lapoplexie le frappe.
Dix ans auparavant en 1832, dans les Souvenirs dégotisme, il sétait plu à rédiger son épitaphe en italien : Un passeport pour demeurer éternellement, en Italie après sa mort.
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Henri Beyle
Milanais
il vécut, écrivit, aima.
Cette âme
adorait
Cimarosa, Mozart et Shakespeare.
Il mourut à lâge de
en 18
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Stendhal mourut à Paris en 1842, à lâge de 59 ans. On peut lire sur sa pierre tombale, au cimetière de Montmartre, une épitaphe plus laconique : Arrigo Beyle Milanese : trois mots qui disent encore son amour le plus long, pour lItalie. Son tombeau, à Paris, mais ses mânes à Milan, à Florence, à Venise, à Rome, à Naples. Sûrement dans la cité napolitaine où il désirait sendormir pour toujours : je voudrais, après avoir vu lItalie, trouver à Naples leau du Léthé, tout oublier et puis recommencer le voyage et passer mes jours ainsi. Nul doute que son âme passionnée et son esprit lucide voyagent, hantent ces lieux que nous aimons revoir. Stendhal, amant de lItalie est le meilleur des guides pour qui veut goûter et sentir ce pays. Vous avez, sous les yeux, lun de ses derniers portraits peint par Dedreux-Dorcy, en 1839, trois ans avant sa mort, que lon peut voir au musée de Grenoble. Voici Stendhal : Tel quen Lui-même enfin léternité le change (Mallarmé) et quaiment le regarder ses vrais lecteurs, les beylistes daujourdhui, chaque jour plus nombreux, qui savourent dans son uvre, sa langue vive, nette et cet amour du vrai si communicatif quil donne le bonheur.
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Stendhal peint par Dedreux-Dorcy
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