2. La controverse (1781-1801)

 

2. De l’électricité animale à la pile électrique

 

Voici donc comment s'est déroulée la fameuse controverse :


Galvani : 1781, première expérience.

La "première expérience" de Galvani a lieu en 1781, voici comment il la décrit, dix ans plus tard dans le texte : De viribus electricitatis in motu musculari. Commentarius (c'est-à-dire : Commentaire sur les forces de l'électricité dans les mouvements musculaires) :

…"le cours du travail a progressé de la façon suivante. J'ai disséqué une grenouille et l'ai préparée (de la manière habituelle), et ayant à l'esprit autres choses, j'ai placé la grenouille sur la table où se trouvait une machine électrique, mais l'animal en était éloigné. Quand un de mes aides a légèrement touché, par hasard, de la pointe de son scalpel le nerf crural interne de la grenouille, soudain les muscles des membres furent agités de convulsions violentes. Un autre aide présent eut l'impression que le phénomène se produisait quand une étincelle jaillissait de la machine électrique. S'émerveillant de ceci, il m'a immédiatement signalé le phénomène alors que j'étais absorbé par d'autres choses. Il est devenu enthousiaste et désirait répéter l'expérience afin de clarifier le phénomène et le faire connaître ."

Donc, Galvani observe une première contraction violente lorsqu’il touche avec un couteau les nerfs de la cuisse d’une grenouille morte. Il pense qu'il y a un lien avec une décharge électrique produite par une machine électrostatique présente à proximité. Après avoir éloigné cet appareil, il constate le même phénomène. Il conclut, que la contraction du muscle de l’animal est due au fait qu’il pique le muscle avec un compas dont les deux extrémités sont faites de deux métaux différents. Il pense que l'électricité est d'origine animale.

Grenouille morte disséquée de la "manière habituelle", pour voir toute la planche cliquez ci-dessus .
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Galvani : 1786, électricité atmosphérique

Galvani poursuit les expériences pendant 6 années et, en 1786, il démontre que les contractions surviennent aussi en présence de décharges d’électricité atmosphérique, si la grenouille est posée sur une plaque métallique.
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Galvani : 1786, deuxième expérience.

Mais, cette même année 1786, il fait une expérience fondamentale, "la deuxième" : en posant la grenouille sur une rambarde métallique, Galvani s’aperçoit que les contractions se produisent, même sans décharges électriques externes, seulement du fait de la liaison métallique entre nerf et muscle.

Une fois écartée l'hypothèse d'un effet dû au métal, Galvani qui note des contractions plus fortes, en cas de contact établi au moyen d’un arc bi-métal, se renforce dans l’idée d’une électricité animale.

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Il suppose que le muscle de la grenouille est un réservoir de l’électricité qui circule à travers les nerfs, un condensateur, et qu’il fonctionne comme une bouteille de Leyde, qui se décharge au contact entre l’armature interne (les nerfs en constitue l’électrode) et l’externe (la surface du muscle).


Galvani : 1791-2, le "De Viribus".

Les résultats de 10 années d’expérimentation sont finalement publiés, en 1791, à Bologne. Dans le "Commentarius" Galvani présume l'existence "d'une électricité animale propre (ou intrinsèque)" qui, mise en circuit (distribuée) par un arc bimétallique externe, produit la contraction des muscles. Pour Galvani le muscle de grenouille, outre le fait qu’il soit un détecteur très sensible, est un réservoir d'électricité qui coule à travers les nerfs et qui fonctionne comme une bouteille de Leyde."

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