2. La controverse (1781-1801)

 

3. Alessandro Volta (1745-1827)

 

Éducation :

Alessandro Volta est né à Côme le 18 Février 1745. La famille Volta appartenait à l'aristocratie lombarde appauvrie et était très proche des cercles ecclésiastiques.

Après la mort de son père, son oncle Alessandro se chargea de son éducation. Après de brillantes études à l'école des Jésuites de Côme de 13 à 16 ans, il va au séminaire Benzi de Côme.

Le professeur d'Alessandro : le père Gerolamo Bonesi, essaye en vain de le persuader de s'engager dans le sacerdoce. Les tentatives de son oncle Alessandro de le persuader d'étudier la loi sont toutes aussi vaines.

Les goûts de Volta sont clairs dès l'âge de 18 ans, quand après avoir étudié les travaux de van Musschenbroek, de l'abbé français Nollet et de Giambattista Beccaria, il commence à correspondre avec ces deux derniers.


Mariage et descendance :

Sa vie sentimentale durant les quarante premières années de sa vie ne semble pas avoir fait beaucoup d'ombre à son travail scientifique. Ensuite on lui connaît une aventure, qui a duré quatre ans à partir de 1788, avec une chanteuse d'opéra, Marianna Paris, mais il n'a pas pu l'épouser en raison de sa naissance noble et de l'opposition de sa famille, en particulier celle de son frère l'archidiacre. Il même a fait appel à l'empereur d'Autriche, qui régnait sur l'état Lombard, mais en vain. Ensuite, en 1794 il a épousé une dame noble de dix-neuf ans plus jeune que lui : Teresa Peregrini.

"Volta vécut de nombreuses années avec une chanteuse mais épousa une autre femme et ce seulement à l'âge de cinquante ans. On décrit son épouse comme une femme sans beauté mais très noble, riche et sage." (1) nous dit Emilio Segré, physicien italien, prix Nobel en 1959.

Maria Teresa Peregrini, qu'il épouse, le 22 novembre 1794, lui donnera trois fils : Zanino, Flaminio et Luigi.


Premiers travaux scientifiques :

Vers 1765 Volta rencontre souvent son ami Giulio Cesare Gattoni (1741-1809). qui est passionné comme lui par l'électricité

En 1774, grâce à l'intervention du gouverneur général de la Lombardie, le comte Karl von Firmian, par ailleurs protecteur du jeune Mozart, il est nommé directeur de l'école d'état de Côme. L'année suivante il réussi un concours qui lui permet de devenir professeur de physique expérimentale au Lycée de Côme.

Ensuite, avant les années 90 durant lesquelles ses travaux seront surtout consacré à la controverse et la mise au ponit de la pile, il découvrit, comme déjà vu : l'électrophore, l'électroscope et l'eudiomètre à eau et il isola le méthane.


Voyages scientifiques :

Avec l'appui du comte Firmian, en 1777 il réalise son premier voyage scientifique en Suisse, Alsace et Savoie. Au cours de ce voyage il rencontre quelques uns des scientifiques les plus renommés de son temps tels que H.B. de Saussure. À la demande du Gouverneur Général de Habsburg Lombardie, Volta est nommé à la chaise de physique expérimentale de l'université de Pavie en novembre 1778.

En 1780, Volta part à Florence visiter le Musée Royal de Physique et de la Science Naturelle et effectuer des recherches. En septembre 1781 il visite la Suisse, l'Alsace, l'ouest de l'Allemagne, la Hollande et la Belgique et fin décembre, il arrive à Paris. Là, il reste pendant quatre mois travaillant avec Laplace et Lavoisier. En 1782 il est à Londres, où il reste jusqu'à juin. Ensuite, en 1784, il va avec son collègue Antonio Scarpa à Vienne et à Berlin. L'année suivante il est nommé recteur de l'université de Pavie.

En raison des travaux de recherches qu'il a menés à bien pendant les années 80 en électricité, électricité atmosphérique, calorimétrie, géologie et chimie des gaz, Volta est devenue un des scientifiques les plus renommés d'Europe.

"Il est certain que Volta serait passé à la postérité, même en l’absence de débat avec Galvani, et sans l’invention de la pile. La contribution de ses études, tant théoriques qu’expérimentales, est extraordinaire" dit de lui Fabio Bevilacqua (2).

Mais le texte de Galvani "De viribus electricitatis in motu musculari Commentarius" (1791), est déjà publié, c'est lui qui "lance" le débat qui aboutira à la controverse…, nous en avons déjà longuement parlé


Puis, en 1800, arrive la grande invention : la pile.

Je l'ai déjà signalé il reste des points obscurs sur la manière dont Volta parvint à ce résultat. Cette pile est objet bien imparfait en 1800, mais elle fut à l'origine de la révolution de l'électricité, puisque contrairement aux machines électrostatiques qu’on devait charger par frottement et qui se déchargeaient en un temps très bref, la pile de Volta produisait spontanément, par réaction chimique, une sorte de décharge continue que le physicien français André Marie Ampère baptisa en 1820 : courant électrique. Un courant électrique n’est rien d’autre qu’un déplacement global de charges au sein d’un conducteur.

Grâce à cet allongement considérable du temps de décharge (accru par la réalisation de piles de plus en plus performantes), il devint possible d’observer les effets d’un long passage de courant dans une multitude de corps (électrolyse => Davy découvre, au début du XIXe siècle, une multitude d’éléments jusque-là inconnus : le sodium, le potassium, le calcium, le magnésium, le baryum et le strontium, l'arc électrique, l'effet joule)

En 1801, Volta part à Paris, il expose, en présence de Napoleon Bonaparte, le premier consul, son "mémoire sur l'identité d'électrique avec le fluide galvanique" ("galvanico de fluido de colonne d'elettrico de Memoria sull'identità del fluido"), pour lequel il reçoit une médaille d'or.


La gloire :

En 1805, Napoléon lui accorde une pension annuelle et le nomme Chevalier de la légion d'honneur. En 1806, il devient Chevalier de l'ordre royal italien de la couronne de fer ; en 1809, sénateur du royaume de l'Italie et finalement en 1810, comte du royaume de l'Italie. Durant cette période, il occupe de nombreuses fonctions publiques. … Beaucoup plus tard, il figurera sur les billets de 10 000 lires 


Retour à la vie privée :

En dépit de la chute du régime napoléonien et de la restauration autrichienne consécutive, le gouvernement de Vienne l'appelle à Pavie comme directeur du département de philosophie de l'université de Pavie.

En 1819, Volta se retire dans sa ville où il est né.

Après une courte maladie, il meurt à Côme à le 5 mars 1827 à l'âge de 82 ans.

En son honneur, la tension, c’est-à-dire la grandeur qu’il introduisit pour mesurer la capacité d’une pile à produire un courant, aura pour unité le volt.


(1) Emilio Segrè, Les Physiciens classiques et leurs découvertes, Arthème Fayard, 1987, p. 145. Retour

(2) Fabio Bevilacqua, département de Physique"A.Volta", de l'Université di Pavie.
Voir, en italien, son long article sur "La controverse Galvani-Volta et l'invention de la pile"

 
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