2. La controverse (1781-1801)

 

4. Luigi Galvani (1737-1798)

 

Le 9 septembre 1737, Luigi Galvani naît à Bologne, en Émilie-Romagne ; il est le premier fils d'un orfèvre Domenico Galvani et de Barbara Caterina Foschi. Après des premières études de grammaire et de "belles lettres", Luigi s'inscrit à l'Université, où il fréquente d'abord les cours de philosophie pour ensuite aller vers la médecine et les matières scientifiques. En même temps il fréquente l'Institut des Sciences de Bologne, une des principales institutions scientifiques de l'époque, où il suit les cours de physique, de chimie et d'histoire naturelle.

En 1759, Galvani obtient sa licence en philosophie et de médecine et fait les premiers pas pour accéder à la carrière académique. En 1762, il soutien sa thèse sur les os, qui lui vaut sa nomination en anatomie et il devient lecteur "honoraire" (c'est-à-dire sans traitement) de l'Université. En même temps il devient chirurgien dans les hôpitaux de la ville et médicin privé.

En 1762, Galvani épouse Lucia, fille de Domenico Gusmano Galeazzi, qui avait été son professeur de physique et était un des enseignants plus importants de l'université et de la communauté médicale et scientifique bolonais. Galeazzi devient le principal protecteur de Galvani prés des institutions académiques et universitaires.

En 1768, il devient professeur d'anatomie pratique à l'Institut des Sciences. Ensuite, il est nommé Président de l'Académie des Sciences de Bologne (1772), puis il reprendra la chaire de Galeazzi, à la mort de ce dernier (1775).

En 1782 à l'Institut des Sciences, Galvani passe de l'enseignement de l'anatomie à celui de l'obstétrique, en offrant des cours pratiques pas seulement aux étudiants de médecine, mais même aux sages femmes.


Lucia Galeazzi, sa femme, qui lui apportera une précieuse aide durant sa carrière, meurt en 1790.

En 1791, Galvani publie “De viribus electricitatis in motu musculari. Commentarius”, dans lequel il rend public et envisage l'hypothèse de électricité d’origine animale, comme celle déjà observé avec les anguilles. La controverse démarre

En 1794, Galvani publie, anonymement, le traité “De l’emploi et de l'activité de l'arc conducteur dans les contractions des muscles”, dans lequel il réplique aux objections de Volta, pour lequel les phénomènes galvaniques ont dû à une électricité extérieure à l'organisme, et il décrit une des expériences capitales de la moderne électrophysiologie, où les contractions musculaires sont obtenues par le contact direct d'un nerf et du muscle correspondant.

Galvani, une grenouille dissèquée devant lui, expose ses idées à sa femme, Lucia Galeazzi et à ses collaborateurs. Une machine électrostatique est à l'arrière plan.

En 1795, il fait son seul voyage, à l'intérieur de l'Italie, jusqu'à Rimini et à Senigallia, pour étudier les poissons électriques. Il n'aura pas l'appui de la communauté scientifique, mais n'aura fait aucun effort pour la convaincre (pas de voyages à l'étranger) contrairement à Volta.

1796-1798 - Les troupes de Bonaparte occupent la ville de Bologne, ce sera la naissance de la République Cisalpine. Galvani refuse de faire allégeance à la République, il est forcé de partir de l'institut des sciences et est malheureusement privé de sa pension.

Le 4 décembre 1798, Galvani meurt à Bologne, dans la maison de son frère, privé de toutes ses charges publiques. Quelques mois après sa mort, il sera réintégré en tant que professeur honoraire. Quelle dérision !

L'héritage de Galvani est beaucoup plus riche qu'il n'y paraît :

Galvani fut un exceptionnel expérimentateur, en particulier lorsqu'il mis en évidence les faibles tensions qui apparaissent lors des contractions musculaires, phénomène qu'il observa à l'occasion des expériences où il n'utilisait pas de métaux ; ce fut aussi un rédacteur scientifique de haut niveau, son "Commentaire, De viribus, …" le montre ; ce fut enfin un précurseur particulièrement bien inspiré puisqu'il a ouvert deux grands espaces à la scientifiques : l'étude des courants électriques et l'électrophysiologie.

Après plus de trente ans de discrédit ou bien de silence, Stefano Marianini et Leopoldo Nobili reprirent les expériences de Galvani. Carlo Matteucci interprèta correctement les dernières expériences de Galvani, présentant le prétendu "potentiel de dommages". Il découvre aussi le potentiel d'action du nerf bien que n’en donnant pas une interprétation correcte.

Sur la base des expériences de Matteucci, Du Bois Reymond commencera ses expériences d'électrophysiologie. L’œuvre de Galvani, et son hypothèse de l'électricité animale (... " chez les animaux il y a une machine particulière capable de produire un déséquilibre "...) sont réévalués. C’est seulement au milieu du XX° siècle qu’une telle machine est identifiée avec la membrane cellulaire.


De nombreux mots sont dérivés du nom de Luigi Galvani :

Galvanisme, terme créé dès 1799, en biologie, ensemble des effets produits par le courant électrique continu sur les organes (muscles, nerfs).

Galvaniser :

  1. Enthousiasmer, remplir d'ardeur. "Son discours galvanisa la foule". Syn. électriser.
  2. Recouvrir (une pièce métallique) d'une couche protectrice de zinc (à l'origine par dépôt électrolytique)

Galvanisation :

  1. Action de galvaniser.
  2. en médecine, utilisation thérapeutique de courants électriques continus de faible intensité.

Galvanomètre : appareil qui permet la mesure d'intensités, de tensions électriques ou de forces électromotrices très faibles. Voir un exemple.

Galvanoplastie : technique qui permet d'appliquer des dépôts qui peuvent être : protecteurs (chromage, galvanisation), décoratifs (dorure, argenture, nickelage), ou encore destinés à la reproduction de pièces métalliques à partir d'un moule en cire, qu'on rend conducteur au moyen d'un vernis.

 

Nous avons recensé 18 mots commençant par "Galvan" dans le Larousse de la Langue française "Lexis", c'est dire l'importance que Galvani a représenté pour ses pairs malgré les malheurs dont il est question dans cet exposé.

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